Le mois de septembre avait montré une grande volatilité et s’était soldé par le repli de l’ensemble des indices. Le mois d’octobre, quant à lui, a été tout à l’opposé et permet au CAC 40 d’afficher sa meilleure performance de l’année. Le CAC Mid&Small marque sa seconde meilleure performance alors que les Small font preuve de plus de réserve même si la performance peut être saluée. Nous sommes relativement surpris d’un tel entrain alors que les signaux issus des entreprises américaines, notamment, n’ont pas été si bons que cela au T3. De même les publications des sociétés européennes n’ont pas surpris agréablement le marché. Alors qu’est ce qui peut expliquer un tel rebond ? En premier lieu, probablement le fait que la Fed a été rassurante en ouvrant la porte plus officiellement de la remontée des taux en décembre, ce qui a été un scénario joué tout au long du mois. En second lieu, le fait que la Chine ne devrait pas vivre un atterrissage brutal de son économie mais qu’il est acté qu’elle rentre dans une phase de croissance plus lente. L’objectif fixé par le gouvernement du pays du matin calme d’une croissance annuelle de 7% et d’une nouvelle baisse des taux est envisageable puisque c‘est le rythme annuel atteint sur les deux premiers trimestres. Aussi, nous avons probablement observé des achats à bon compte mais il faut noter une baisse des échanges moyens quotidiens, ce qui est la première fois depuis décembre 2013. Il convient donc de prendre du recul fasse à cette hausse des marchés car, selon nous, cela s’est fait sans véritable soutient fort.
Consensus :
Les révisions à la baisse se poursuivent. L’épisode de cet été n’y est certain pas pour rien tout comme la vague des trimestriels qui était plutôt décevante et cela pour l’ensemble de la côte. On sent donc une certaine prudence qui s’installe, ce qui rend le rebond d’octobre d’autant plus fragile surtout au regard de son ampleur.
Valorisation :
Les marchés montent, les valorisations suivent d’autant plus dans un contexte où nous observons plus de révisions à la baisse qu’à la hausse. Il existe peut-être encore un peu de marge de manœuvre car, ramenés aux ratios historiques, les larges caps sont à leur prix et, si l’on intègre le différentiel par rapport aux obligations, elles peuvent même apparaître encore sous-cotées. Pour ce qui est des Smalls cela devient un peu plus tendu. Le gros de la hausse semble avoir été fait.
Conclusion :
Nous estimions le mois dernier que le coup de mou des grandes valeurs pouvait être rattrapé, du moins en partie. Le mois d’octobre est bien plus qu’un rattrapage. Nous sommes assez circonspects sur l’ampleur de la hausse et la baisse des volumes abonde dans ce sens tout comme le mouvement global de révision à la baisse des estimations de résultats. En effet, les nouvelles apportées d’un point de vue macro n’ont rien eu d’exceptionnelles alors que celles issues des entreprises, et notamment des entreprises américaines, étaient loin d’être toutes positives.
Le marché européen est peut-être allé un peu vite après s’être fait peur en août et en septembre. Les achats à bons comptes ont certainement joué. Autre élément pouvant justifier un tel rebond, le fait que la croissance à venir « quasi assurée » se trouve sur le vieux continent mais n’a-t-on pas déjà intégré cet élément ? Il convient donc d’être prudent. Les derniers arbitrages du fait des annonces des entreprises vont s’opérer sous peu puis nous entrerons dans la phase d’habillage. Aussi, sauf coup de tonnerre, cette année sera encore verte, les Small confirmeront leur statut de leader en performance lorsque le marché est fondamentalement acheteur. Il va donc falloir commencer à réfléchir ce qu’il faut jouer en 2016. A en parier, si l’Europe se redresse un peu, les valeurs domestiques seront les premières gagnantes et celles indiquant qu’elle se relance dans des phases d’investissements les premières à jouer. Toutefois, il ne serait pas surprenant d’observer au cours du 1er trimestre l’installation d’un mouvement baissier, en attendant d’y voir plus clair.