Les marchés ont vécu au rythme de deux événements en novembre, d’un côté la Grèce (encore elle) et de l’autre le « mur budgétaire » américain. La première quinzaine du mois a bien traduit les inquiétudes concernant ces deux sujets avec une baisse de l’indice phare de place parisienne de près de 4%, inquiétude qui s’est progressivement dissipée et qui a permis un rebond de plus de 6%.
En ce qui concerne la Grèce, un accord a finalement été trouvé avec ses créanciers permettant un allégement du fardeau de la dette (environ 40 Mds€) et par voie de conséquence le déblocage tant espéré des fonds d’aide à son redressement. Concrètement, la Grèce va obtenir une première tranche de financement mi-décembre d’environ 34 Mds€ dont près de 24 Mds€ pour recapitaliser ses banques et ainsi relancer la « machine bancaire » indispensable au financement de l’économie locale. Enfin au 1er trimestre 2013, ce sont 10 Mds€ qui lui seront versés afin de payer ses « fournisseurs » et fonctionnaires. Dès lors, pour la première fois depuis bien longtemps le gouvernement grec va pouvoir évoquer des mesures de relance de son économie et plus uniquement de rigueur. Notons néanmoins que cet accord ne résout pas tout car la dette grecque va atteindre 190% de son PIB en 2014. Il y a donc fort à parier que de nouveaux épisodes viennent perturber les marchés comme par exemple la question d’effacer une partie de sa dette, point sur lequel l’Allemagne et la France ne veulent pas entendre parler à ce jour, le premier pour des raisons « juridiques » et le second pour des raisons budgétaires.
L’autre grand événement concerne le « mur budgétaire » américain. Toute l’attention est portée sur ce dernier car si les démocrates et les républicains n’arrivent pas à s’entendre avant le 1er janvier 2013 les réductions d’impôts mises en place sous George W. Bush seront stoppées et des coupes dans les dépenses budgétaires seront automatiquement mises en place. Un tel choc replongerait alors les Etats-Unis dans la récession dès 2013. Les discussions semblaient bien avancer la dernière semaine de novembre ce qui a redonné du baume au cœur des marchés, mais il est certain qu’en décembre toute l’attention sera cristallisée autour de ce sujet.
Les opérateurs de marché ont donc vécu un mois de novembre où les politiques, comme nous l’avions déjà évoqué, ont donné le « La » mais cette fois dans le bon sens. L’évolution des indices semble également traduire que c’est plutôt l’optimisme qui l’emporte même s’il convient de garder en tête que la prudence est de mise au vu des très faibles volumes.
Concernant les valorisations, elles n’ont pas trop évolué par rapport à fin octobre alors que le consensus a légèrement ajusté à la baisse ses estimations de résultats. Cette attitude nous semble logique au regard de la pression constatée sur les volumes d’affaires alors que les niveaux de rentabilité restent encore sous contrôle. Nous continuons d’estimer que le marché reste beaucoup trop optimiste sur 2013 et il serait bon que le consensus commence à regarder de plus près le prochain exercice.
D’après nous, les révisions à venir de la part des analystes sont déjà intégrées par les indices, aussi une fois que la tendance de révisions à la baisse sera engagée, cela ne devrait pas perturber outre mesure une tendance de retour sur le marché actions car ce dernier affiche des rendements de plus en plus attractifs.
Pour résumer : en Europe le dossier Grec commence à prendre une bonne physionomie même s’il faut s’attendre à de nouveaux débats houleux sur la question d’un éventuel effacement d’une partie de sa dette ; L’Italie et l’Espagne émettent des obligations à des taux jamais vus depuis 2 ans (4,45% pour la dette Italienne, 5,2% pour la dette Espagnole) ce qui traduit une plus grande confiance. Aussi, le sentiment global s’améliore, le pire est peut être derrière nous…
Enfin, ce sont les américains qui feront l’actualité en décembre. Gageons qu’ils sauront mettre de côté leurs guerres partisanes pour éviter de faire retomber leur pays en récession bien que les échanges entre démocrates et républicains vendredi dernier aient abouti à une fin de non-recevoir de la part des deux camps.
Aussi, nous réitérons notre sentiment positif pour cette fin d’année et ce sont, comme cela aura été le cas 9 fois en 12 ans, les Small&Mid Caps qui remporteront la bataille. Quant au fameux rallye de fin d’année, il faudra surement attendre un accord chez l’Oncle Sam.