Après la hausse spectaculaire d’octobre, le marché a consolidé cette dernière en novembre sans pour autant revenir sur les plus hauts de juillet. Les opérateurs semble avoir anticipé les décisions à venir de la BCE et notamment la baisse du taux de dépôt et seront certainement très à l’écoute du discours qui devrait donner le ton pour 2016. Au-delà de cet élément de soutien, l’euro a continué de s’effriter face au dollar avec un plus bas atteint depuis mars. Cet élément reste un facteur de soutien pour les valeurs exportatrices et participe naturellement au fait qu’elles demeurent recherchées.
Aussi, malgré les événements dramatiques survenus en France le 13 novembre, la nervosité semble avoir été mise de côté, à croire que nous sommes déjà entrés dans la phase d’habillage de fin d’année.
Consensus :
Après les nettes révisions à la baisse des résultats observées en octobre, là-aussi cela se calme étant donné que le gros des publications a eu lieu. Comme d’habitude, nous sommes très loin du consensus de début d’année qui était de 10 points supérieur à ce qui est actuellement anticipé. Il va sans dire que le consensus 2016 subira le même traitement mais peut-être de manière moins marquée car, même si l’économie européenne reste fainéante, elle devrait avoir un peu plus d’allant.
Valorisation :
Les valorisations se stabilisent et, hormis pour les Small, semblent justifiées. Ce qui peut expliquer le niveau observé hors
CAC 40 est certainement le fait que ce support demeure le contributeur de la surperformance. Nous conservons néanmoins notre opinion comme quoi les « petites » valeurs semblent à leur prix ce qui impose de creuser de plus en plus la côte pour dénicher les belles endormies.
Conclusion :
Le marché a probablement tenu aidé par les attentes d’un nouvel assouplissement issu de la BCE et la quasi-certitude du relèvement des taux de la FED en décembre ce qui est de nature à rassurer sur l’état de santé de l’économie américaine.
Aussi, la trêve des confiseurs se rapprochant, il est peu probable que le mois de décembre affiche une baisse ou si elle doit avoir lieu elle sera mimine car nous entrons dans la phase d’habillage des portefeuilles. Les opérateurs vont donc chercher les valeurs présentant la meilleure image pour faire « bonne figure » et seront donc relativement prudents. Dès lors, les Small Caps vont afficher la 13ème année de surperformance en 15 ans. Le marché va commencer à regarder 2016 qui aura un profil très différent de 2015. En effet, en 2015 nous avons pu nous appuyer sur l’annonce du QE lancé par la BCE, la baisse de l’euro face au dollar qui en a automatiquement découlé, l’érosion du prix du baril et des matières premières mais aussi le sentiment que l’Europe n’était pas loin du bout du tunnel. Ces éléments ont été des facteurs forts de soutien et seront nettement moins présents en 2016. L’an prochain, les opérateurs scruteront certainement le rythme de remonté des taux de la FED et la capacité des Etats-Unis à valider le fait que sa croissance repose sur de bonnes bases sachant qu’en terme de cycle économique la logique voudrait que nous ne soyons pas loin de la fin de cette reprise, ce qui peut être un élément de stress. Autres facteurs qui seront regardés de près : la capacité de l’Europe à retrouver de la vraie croissance et la situation de la Chine. Enfin, un élément que nous évoquons depuis un certain : la validation de la reprise des investissements par les entreprises, point qui a cruellement manqué cette année.
Dès lors, même s’il reste un mois avant la fin de l’année et que parler de 2016 semble prématuré, nous restons sceptiques pour le 1er trimestre de l’an prochain. Selon nous, il manque de carburant pour justifier la poursuite de la hausse à court terme. Une petite pause serait la bienvenue pour faire un véritable état des lieux. Dans ce contexte, une sous-performance des Small peut s’envisager si un courant moyen terme vendeur s’installe.